L’exposition
Ils n’ont plus de langue propre ni de culture identitaire. Ils vivent sans frontière, sans ressentiment, donc sans enjeux réels. Déjà immergés dans l’espace mondial et virtuel, ils sont les prémices de l’homme de demain. Adeptes du « oui » sans le « non », du « bien » sans le « mal », du « moi » sans le « nous », du consensus plutôt que de la polémique, ils rêveraient d’être parfaits. Alors ils gomment les erreurs, créent l’illusion, se réjouissent béatement. Impatients de transformer la société, les Modernes sont des optimistes candides, plus en avance sur la modernité que la modernité même. Pour cela, ils s’arment d’un bonheur constant, prosélytes d’une pensée consensuelle et universelle. Plaire à tous devient leur profession de foi. Et s’ils étaient en train de dessiner la fin d’une histoire, telle que nous l’avons toujours connue ? La Trilogie des Modernes, c’est une révolution en trois actes. Entre comédie et tragédie, elle dresse le constat d’une humanité bouleversée, qui avance aveuglément, guidée par le désir absolu d’un bonheur généralisé. En témoins éveillés des métamorphoses de notre société, le photographe Gérard Rancinan et l’auteur Caroline Gaudriault dialoguent ensemble et, chacun, avec son langage propre, livre son observation d’une humanité dans sa course folle. La Trilogie des Modernes est le fruit de sept ans de travail, d’observation, de réflexion. Les auteurs n’échappent pas plus que les autres à leur époque…et à ses illusions. Victimes et profiteurs d’une modernité pleine de promesses et de défiances, ils racontent ce monde avec inquiétude, humour et surtout lucidité.
Un regard éveillé sur les grandes mutations de notre humanité…
L’accélération de l’histoire, le désir d’une inaltérable beauté, la quête d’éternité, la recherche sans fin d’une Terre promise, les pulsions autodestructrices, la virtualisation du monde, le besoin absolu de modernité poussent à un regard éveillé sur les Métamorphoses de notre humanité. Pour la première fois, l’homme a atteint les limites de ses innovations. Avec Hiroshima, il a créé la possibilité de la fin et désormais, il est entré dans un monde qui lui échappe totalement. Pris par une machine infernale, il est devenu l’esclave de sa propre création. Gérard Rancinan poursuit le fil de l’histoire de l’art, comme un lien avec les artistes classiques, et s’empare de thèmes universels pour raconter son époque et ses grands bouleversements. Sur un Radeau des illusions, les esclaves d’alors sont devenus des migrants désœuvrés, risquant leur vie pour des lumières trompeuses. Autour d’un Big Supper, l’ascétique Cène devient une orgie où l’on vient se gorger de plats acidulés et bon marché, quand l’hôte de cette malbouffe se délecte de bio… Caroline Gaudriault questionne l’éthique comme recours à notre conscience. Métamorphoses est une provocation…à l’éveil.
Effacement des traces, des cultures, des langages…
Ne sommes-nous pas tous déjà clonés ? Même culture, même jeans, même fast-food, même iPhone… Les hypothèses se multiplient sur un monde en recherche de lui-même, plein de promesses et comme dépassé par sa propre agitation. Recours hystérique à la science, revendication effrénée de l’égo, promotion d’une industrialisation culturelle… Quand 25 langues disparaissent chaque année, que les civilisations qui les accompagnent deviennent des reliques, que toute trace de mémoire s’efface, que reste-t-il de notre héritage ? Dans ce travail expérimental et onirique, Gérard Rancinan crée des bulles de pensées comme des moments suspendus où persisterait encore le libre arbitre. Au milieu d’une cacophonie mondiale, Caroline Gaudriault convoque la réflexion ethnologique, linguiste, naturaliste… Quand la transition sera faite, notre monde encore presque humain ne sera plus qu’un grand musée.
TROISIEME ACTE WONDERFUL WORLD
Bienvenue dans le grand parc d’attractions de notre société…
Quand les hommes seront enfin débarrassés de toute responsabilité, de tout engagement et de tout courage, alors peut-être pourront-ils vivre pleinement dans leur monde artificiel. Un monde joyeux, idéal, festif : Wonderful World. Ce Nouveau Monde qui s’ouvre comme un parc d’attractions géant, laissera place aux super héros, nouvelles idoles universelles, qui vivent une liberté sans conditions. Les règles du jeu y sont données : un divertissement permanent, un bonheur universel… Dans ce monde merveilleux, où il n’existe plus de réalités, où il est possible d’être un autre, comment ne pas assister avec ironie au délire schizophrénique de ces hommes devenus des Mickey, des Batman, des Picsou ou des Pinocchio ? Wonderful World est un miroir contemporain, reflétant, soit une simple fable sarcastique, soit une réalité troublante si nous n’y prenons garde.
LE PARCOURS, LA SCENOGRAPHIE
Palais de Tokyo, Paris, France - 2008
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Musée d’Art Contemporain Himalayas, Shanghai, chine - 2014
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Musée d’Art Contemporain Himalayas, Shanghai, chine - 2014
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Chapelle Sainte-Anne, La Baule-Escoublac, France - 2017
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Triennale di Milano, Milan, Italie - 2012
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Londonewcastle Project Space, Shoreditch, Londres, Grande-Bretagne - 2012
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Musée d’Art Contemporain Danubiana de Bratislava, Slovaquie - 2013
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Fondation Montresso, Jardin Rouge, Marrakech, Maroc - 2016
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Musée des Beaux-Arts de Huelva, Espagne - 2015
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Musée Océanographique de Monaco, Monaco - 2015
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